Un chanteur et homme politique populaire libéré sous caution, ont rapporté
les médias locaux,alors que le bilan des manifestations contre son arrestation
en début de semaine atteint 16 morts.
Le candidat à la présidentielle ougandaise du NUP, Robert Kyagulanyi, populairement connu sous le nom de Bobi Wine a été libéré sous caution, ont rapporté les médias locaux, alors que la police a déclaré que le nombre de morts dans les affrontements déclenchés par son arrestation au début de la semaine avait atteint environs 16 morts.
Bobi Wine, qui a été arrêté dans le district de Luuka(Jinja) le 18 novembre 20202, accusé d’actions susceptibles de propager le nouveau coronavirus, devrait comparaître devant le tribunal le 18 décembre, a rapporté vendredi le Daily Monitor. Il a été accusé d’avoir organisé des rassemblements de masse en violation des restrictions sur les rassemblements imposés par le gouvernement pour freiner la propagation du coronavirus.
Plus tôt mercredi, les autorités ont déployé l’armée dans la capitale Kampala et dans les environs pour aider la police à disperser les manifestants.
Les forces de sécurité en ont arrêté des centaines et ont utilisé des balles réelles, des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour tenter d’étouffer les troubles. Seize (16) morts et 45 blessés, certains grièvement ont été dénombrés à ce jour », a déclaré le pathologiste de la police Moses Byaruhanga à l’agence de presse Reuters. Le porte-parole de la police, Fred Enanga, a déclaré que les manifestants arrêtés étaient impliqués dans des violences, notamment en ciblant des membres du public qui ne soutiennent pas le parti de la plate-forme d’unité nationale (NUP) de Wine. Ce que nous avons vu ces derniers jours, à savoir la violence, le vandalisme, le pillage, l’intimidation et les menaces, sont des crimes commis [contre] des personnes qui ne sont pas pro-NUP. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons tolérer. L’Ouganda, une nation de 42 millions d’habitants, doit organiser des élections présidentielles et législatives le 14 janvier, Bobi Wine devenant une menace sérieuse pour le président vétéran Yoweri Kaguta Museveni, 76 ans d’âge, qui vise à prolonger son règne d’au moins 40 ans.
Le régime du président Museveni a montré ces derniers mois de nombreux signes de nervosité à l’encontre de Bobi Wine, arrêté ou assigné à résidence à de nombreuses reprises depuis 2018.
Le porte-parole des Nations unies, Stephane Dujarric a rappelé jeudi 19 novembre « la nécessité de fournir aux gens un espace d’expression, que ce soit par des manifestations ou un processus démocratique ».
Il a appelé « les institutions étatiques, particulièrement les forces de sécurité à agir dans le respect des droits humains » et toutes les parties « à faire en sorte que les élections soient pacifiques ».
Il avait ainsi été arrêté une énième fois début novembre immédiatement après avoir déposé sa candidature à la présidentielle, au motif qu’il projetait un rassemblement illégal.
Museveni n’a pas commenté les manifestations mais a posté jeudi matin le programme de sa journée de campagne électorale dans la région de Karamoja (Nord-Est).
Le quotidien gouvernemental New Vision a publié sur Twitter une vidéo montrant de très nombreux partisans du chef de l’Etat se rassemblant pour l’accueillir, sans respect des consignes sanitaires.
Elu député en 2017, Bobi Wine est devenu le porte-parole d’une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime vieillissant du président Museveni.
Bobi Wine a amassé un large public parmi la jeunesse ougandaise, attirée par ses critiques audacieuses du gouvernement, souvent dans les paroles de sa chanson.
La Rédaction.
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